Taux d’intérêt au plus bas, remises à foison, retour en grâce de l’investissement locatif… Pour une fois, la ritournelle "c’est le moment d’acheter" semble justifiée. Même dans le Val-de-Marne, un département qui n’est pas réputé être particulièrement bâtisseur, les opportunités d’achat dans la pierre se multiplient.
Certes, le marché neuf francilien a accusé un repli au premier semestre dernier. Les élections municipales ont contribué à stopper des projets et les ventes n’ont avancé qu’à petits pas, voire à reculons, avec une baisse de 11 % par rapport à 2013. Mais, l’immobilier étant cyclique, le retournement du marché s’est amorcé au 4e trimestre et les réservations ont bondi de 19 %.
Pour la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), l’origine du redressement est claire. Il s’agit ni plus ni moins du "retour des investisseurs" sur le marché, encouragés dans leur démarche par le dispositif dit "Pinel" lancé en septembre. Le neuf se redresse De la même façon, l’année s’est terminée relativement bien dans le Val-de-Marne après avoir pourtant mal débuté.
Frais de notaires offerts
Pour autant, le millésime 2014 n’a pas aidé à résorber la crise du logement : selon l’Adil 75 (Agence départementale d’information sur le logement), les ventes ont chuté de 22 % et les mises en vente de 13 %.
Les petites surfaces ont principalement souffert du désamour des investisseurs au début de l’année. Marginales, les ventes de maisons neuves n’ont représenté que 1 % des transactions. Sur le terrain, les professionnels de l’immobilier neuf constatent une légère amélioration, encore fragile. À Alfortville, le négociateur de MDH admet que la commercialisation du programme Bellis s’est avérée "lente au démarrage", mais assure qu’elle "accélère sensiblement depuis février". Quatorze réservations sur 26 ont été conclues depuis octobre, notamment assorties d’une TVA à 7 % qui place le curseur à 5 000 €/m2.
Au Perreux, où MDH vient d’achever une autre commercialisation, les ventes ont nettement manqué de mordant. "Tant dans cette ville qu’à Alfortville, nos programmes sont pourtant bien placés", confie le négociateur. Pour accélérer l’écoulement des stocks, les offres commerciales sont légion. Bon nombre de programmes ne lésinent pas sur les moyens : frais de notaire offerts, réduction de 1 500 € minimum par pièce… Pour les acquéreurs, la crise a du bon. Le département connaît la décote de prix la plus sensible de la région : - 4%.
Les gares du Grand Paris
On en parle beaucoup, et avec raison : le Grand Paris va métamorphoser la région capitale. Des commentaires vont jusqu’à évoquer "le plus grand projet d’aménagement que connaîtra la capitale depuis Haussmann". Et ils ne sont pas dénués de fondement.
Grand bénéficiaire du métro express qui tournera en rocade autour de la capitale, le Val-de-Marne hérite de dix stations de la ligne 15 Sud (Pont-de-Sèvres- Noisy-Champs) et de six sur le prolongement de la 14 (Kremlin-Bicêtre-Orly). Aux heures de pointe, ce "supermétro" à pilotage automatique atteindra la fréquence d’une rame toutes les deux minutes, proche de celle de la RATP à Paris. Il ne faudra plus qu’une demi-heure pour se rendre de la gare de Champigny-Centre à celle d’Issy-RER au lieu d’une heure et demie aujourd’hui. Entre Vitry-Centre et La Défense, le trajet durera une trentaine de minutes, moitié moins qu’actuellement.
Les projets prennent forme. Les premiers marchés de maîtrise d’oeuvre ont été attribués par la Société du Grand Paris (SGP), le maître d’ouvrage du métro. En architecture, les lauréats ont pour la plupart une dimension internationale, dont Valode & Pistre (concepteurs du "Nid d’oiseau" de Pékin) pour la gare des Ardoines de Vitry et ANMA, l’agence de Nicolas Michelin, pour celles de Créteil-L’Échat et Saint-Maur-Créteil. Des "quartiers de la gare" conçus comme des centres-villes, mixant habitat, des équipements publics et ce qui fait le plus défaut en périphérie : des bureaux – donc des emplois – et des commerces. 2 000 logements seront édifiés dans un rayon de 800 mètres autour de Créteil-L’Échat. 1 700 sont annoncés au sein du gros projet "Campus Grand Parc", implanté autour de la gare Villejuif- Institut-Gustave-Roussy, orienté sur la santé et les biotechnologies.
À proximité de la gare Bry-Villiers-Champigny, la création d’un centre commercial, initiée dans les années 2000, revient à l’ordre du jour. Apsys, le promoteur, et Sadev 94, l’aménageur, sont dans les starting-blocks. Ces perspectives de nouvelles dessertes ont déjà relancé les mises en vente, en particulier dans le Val de Bièvre aux portes de Paris. À Villejuif, des fi ns de programme s’offrent dans les 5 500 €/m2 et Cogedim démarre une commercialisation. À Cachan, en prévision de la future gare d’Arcueil-Cachan, le stock disponible se montre généreux et le studio avoisine les 150 000 €.