Indicateur Bertrand : Rhône-Alpes apparaissant comme une région de contrastes, percevez-vous des différences entre les primo-accédants ?
Hervé Joly : Des écarts existent évidemment entre les départements. Dans la Loire, le revenu demeure plus modeste que dans l'Isère ou le Rhône... Le coût des opérations diffère aussi. Comme presque partout, l'achat sur plans s'oriente davantage vers la maison individuelle que le collectif, mais moins en Rhône-Alpes qu'à l'échelon national : 7 acquisitions sur 10 concernent des maisons au lieu de 8 sur 10 en France. Au-delà des mesures gouvernementales attractives, les primo-accédants s'intéressent à la maison neuve parce que le m2 est plus abordable que dans le collectif vu les procédés constructifs moins complexes. Une maison de 100 m2 revient à 130 000 €. Le terrain coûte de 40 000 € en campagne à 100 000 €en milieu semi urbain, soit un coût total de 170 000 à 230 000 €. Pour acquérir une telle surface dans un appartement de Lyon, il faudrait 380 000 €. Ces valeurs s'entendent en TVA normale à 19,6 %.
I. B. : Remarquez-vous des évolutions récentes ?
H. J. : Un rajeunissement assez sensible des primoaccédants s'opère et nous voyons même, depuis quelques années, des jeunes de 22 à 23 ans accéder à la propriété. J'ai connu un mouvement similaire dans les années 80, lors des débuts du PAP (Prêt aidé pour l'accession à la propriété), mais il a disparu à partir de 1990. En ce moment, le coeur du marché rhônalpin se compose de ménages avec deux enfants (30 %), de célibataires (20 %) et de couples avec un enfant ou sans (15 %). Le prix moyen de leur achat s'avère un peu plus élevé que dans l'Hexagone : 172 000 €. L'emprunt moyen monte à 143 000 €, le différentiel étant comblé par l'apport personnel. Quant aux emprunteurs du Crédit Foncier, leur apport se situe en moyenne à 10 000 €.
