Dans le segment du neuf, l’élan de reprise est bel et bien confirmé. Après avoir cru de 16 % en 2015, les réservations de logements auprès des promoteurs ont de nouveau augmenté de 21 % en 2016, atteignant 148 618 logements. Il s’agit du niveau le plus élevé atteint depuis que l’observatoire de la Fédération des promoteurs immobiliers couvre l’intégralité du territoire national, en 2010. Selon Alexandra François Cuxac, présidente de la FPI, "Il faut remonter aux années antérieures à la crise financière de 2008 pour retrouver des niveaux de réservations plus élevés. En tous les cas, 2016 est un "très bon millésime" pour le logement neuf, qui confirme un début de reprise économique et une confiance retrouvée des ménages", souligne-t-elle.
Le PTZ et le Pinel plébiscités
Parmi les raisons du succès de l’appétence des acquéreurs : l’attractivité des taux d’intérêt, le dispositif locatif Pinel plébiscité par les investisseurs et le Prêt à taux zéro, véritable levier en faveur des primo-accédants. Dans la répartition des ventes, les investisseurs représentent un part de 53 % du marché contre 47 % d’accédants. Si le contexte semble donc favorable, la présidente de la FPI a mis en lumière, trois difficultés qui freinent le marché : l’accès au foncier constructible, la complexité des normes de construction qui s’empilent et les recours abusifs aux permis de construire qui perdurent.
Un contexte favorable à préserver
Côté prix, les valeurs sont en hausse. Le prix moyen d’un logement neuf en France est de 4 055 €/m2, soit une augmentation de 2,5 % sur un an. L’ile-de-France se situe à 4 838 €/m2 tandis que la province est à 3700 €/m2. Dans le domaine, il existe de fortes disparités. Parmi les secteurs qui enregistrent les plus fortes progressions : Le Havre, Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Nantes et Lyon à plus de 3 % de hausse annuelle. A l’opposé, seule la métropole de Rouen est en recul (-3, 3%).
Les incertitudes politiques
Pour Alexandra François-Cuxac, l’équilibre est fragile. Avec les échéances électorales en ligne de mire, "Il est capital pour tout le secteur de la construction que le Pinel comme le PTZ soient préservés et poursuivis, dans un contexte où les taux d’intérêt ne resteront pas durablement au point bas atteint en 2016". Effectivement, en l’absence deux ces deux boosters du marché, les professionnels seraient bien démunis. Qui remettra en cause un secteur économique dont le marché est en plein croissance ? Le futur président de la République est prévenu. A suivre.