Le numérique va-t-il vraiment bouleverser les logements de demain ? C’est ce que semble promettre le BIM (modélisation des données du bâtiment). Parmi les nouveautés apportées par cette maquette en ligne, la question du prix des futurs maisons et appartements pourraient être l’un des grands changements dus à ce nouvel outil. La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse assurait, lors du BIM World 2016, que "l’entrée du bâtiment et de la ville dans l’ère numérique est une condition aujourd’hui incontournable pour construire plus, mieux et pour moins cher." Un point sur lequel elle s’accorde avec Bertrand Delcambre, président du Plan de transition numérique dans le bâtiment. En novembre 2015, ce dernier rappelait que le coût des projets, réalisés à partir de cette maquette numérique, pourraient reculer de 5 % à 10 % tout en permettant des délais de livraison plus rapide.
Reste à savoir si les promoteurs reporteront leurs économies sur les prix de sortie des logements ? Sur ce point, les avis divergent. Le BIM va nécessiter de la part des professionnels beaucoup d’investissements en termes d’équipement ou de formation des acteurs. "Le recours au BIM va coûter plus cher au début, mais il génèrera globalement de l’économie une fois la pratique devenue courante", souligne dans un communiqué François Pelegrin, architecte et membre du comité stratégique du Plan bâtiment durable. Certains, comme Vinci immobilier, s’engagent déjà sur cette voie. À travers sa gamme de logements Primméa, des appartements neufs et aux normes, le promoteur assure des prix inférieurs à 30 % à ce qui se fait sur le marché.
Des constructions durables qui prennent de la valeur
C’est l’autre point fort des constructions BIM : la possibilité d’observer en temps réel le cycle de vie du bâtiment. L’exploitation et la maintenance des bâtiments représente l’un des postes de dépenses les plus importants. Recourir au Bim en amont, c’est avoir en permanence le suivi de l’état de décomposition de la construction ou encore s’adapter avec plus de souplesse aux nouvelles normes environnementales.
Des sociétés comme Engie, (ex GDF Suez) instaurent déjà ce type de protocole sur certaines opérations où elles sont impliquées. Elle optimise, via le BIM, les performances énergétiques de l’immeuble et permet ainsi au gestionnaire de faire des économies sur la facture énergétique du bâtiment. De quoi doper la valeur patrimoniale du bien. Un apport essentiel pour faire sortir de terre, dans les années à venir, des villes durables et intelligentes.
