Indicateur Bertrand : Quels sont les objectifs de votre association ?
T. M. F. : Nous regroupons des acteurs de référence sur le marché immobilier européen. Forts de notre expérience "terrain", nous disposons d'un certain nombre de données insuffisamment exploitées sur l'évolution des villes et notamment des centres urbains. Avec le think tank "Habitat Future Act", lancé cette année, nous avons voulu profiter de ces connaissances pour pousser la réflexion plus loin et proposer des réponses concrètes aux questions de gestion de l'habitat et de l'espace urbains. Nous avons associé à l'expertise de nos membres un certain nombre de spécialistes de l'urbanité reconnus nationalement et internationalement (architectes, urbanistes, domoticiens, etc.).
I. B. : Quels sont les thèmes que vous abordez ?
T. M. F. : Notre réflexion est centrée autour de trois thèmes : la ville réappropriée, la technologie habitable et la ville refertilisée. Sur chacun de ces thèmes, le travail de réflexion aboutit à un "cahier de tendances" qui compile les études effectuées et les illustre également d'un certain nombre d'expériences concrètes. Le premier d'entre eux, autour du thème de la ville réappropriée, est maintenant disponible. Il a pour vocation de donner une vision globale de toutes les expériences à nos adhérents et partenaires, et permet aussi de présenter des réponses nouvelles et concrètes aux questions posées aujourd'hui.
I. B. : Quelles problématiques abordez-vous pour l'habitat de demain ?
T. M. F. : Pour chaque sujet, notre réflexion est partie de l'habitant, de ses besoins et de ses envies, qu'il faut d'ailleurs savoir départager. L'une des nécessités émergentes est la modularité de l'habitat. Aujourd'hui, le monde va de plus en plus vite et les envies et besoins des habitants bougent également de plus en plus vite : l'habitat doit être flexible pour s'adapter à cette réalité. Il doit être modulable, de façon à pouvoir recomposer facilement les différents espaces de vie. Mais cette modularité s'élargit également à une notion de services. Il s'agit pour les professionnels de l'urbanisme et de l'habitat, de concilier des désirs apparemment inconciliables. On veut à la fois un habitat bien isolé, type maison individuelle, mais qui possède les avantages du logement collectif en terme de services, tout en préservant la nature. C'est le grand défi actuel. D'autres évolutions doivent être prises en compte et auront sans aucun doute des répercussions importantes sur le logement et la ville de demain. C'est le cas des modes de travail différents créés par l'évolution technologique. Le télétravail entraîne non seulement des besoins différents au niveau du logement, mais il a également des répercussions sur les modes de déplacement en ville par exemple.